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çois fe mariaffēt au plustost dans leurs pays, la 3. s'il y auoit quelque apparence de reünion entre eux & ceux d'Offofané & de quelques bourgs circonuoifins. Voftre R. fcait le fuiet de leur diuifion, nous luy en efcriuifmes amplement l'an paffé à l'occafion de la fefte des Mors. Pour ce qui eft de la premiere propofitio nous n'eufmes pas toute la fatisfaction posfible, ce Capitaine n'est pas des plus grands esprits du monde, au moins hors du tracas de leurs affaires, pour [191] la feconde & la troifiefme ils la goufterent fort, & tefmoignerent nous auoir beaucoup d'obligation de cette fi etroitte alliance que nous voulions faire auec eux, & de ce q; nous nous intereffions fi fort pour le bien du pays. A cette occafion ils nous aduouerent les mauuais desseins qu'ils auoient eu cet hyuer fur nos vies, aians appris à ce qu'ils penfoient de bonne part, que l'oncle de feu Eftienne Bruslé, en vengeance de la mort de fon nepueu, d'ont on n'auoit tiré aucune fatisfaction, auoit êtrepris la ruine de tout le pays, & auoit caufé cette maladie contagieufe. Et fur ce que le Pere témoigna qu'il souhaitteroit bien fort que ces articles fuffent propofes en vne affemblée generalle, il refpondit que la chofe n'eftoit pas impoffible, qu'ils en confereroient entre eux, & nous en diroient par apres leur fentiment, neãtmoins que pour ce qui estoit des mariages qu'il n'eftoit pas necessaire de faire tant de ceremonies que ceux des François qui eftoient en refolution de fe marier, auoient la liberté de prendre des femmes ou bon leur fembleroit, que ceux qui f'eftoient mariez par le paffé n'auoient point demandé vn cõfeil general pour cela [192] mais qu'ils en auoient pris par où ils en auoient voulu. Le Pere refpondit à cela qu'il

not at last resolved to believe what we taught, and to embrace the faith; 2nd, whether it would be acceptable to them that some of our Frenchmen should marry in their country as soon as possible; 3rd, whether there was any probability of a reunion between them and the people of Ossosané and some of the surrounding villages. Your Reverence knows the cause of their division; we wrote to you about it fully last year, on the occasion of their feast of the Dead. As regards the first proposition, we did not gain all the satisfaction possible; this Captain is not one of the most intelligent men in the world, at least outside the little perplexities of their affairs; as for [191] the second and third, they approved of them heartily, and assured us that they were under a great obligation to us for this so close alliance that we wished to make with them, and for our great interest in the welfare of the country. Upon this occasion they confessed to us the evil designs they had had this winter upon our lives, having learned from a reliable source, as they thought, that the uncle of the late Estienne Bruslé, in revenge for the death of his nephew, for which no satisfaction had been obtained, had undertaken the ruin of the whole country, and had caused this contagious disease. And thereupon, as the Father declared that he greatly desired to have these matters proposed in a general assembly, he replied that the thing was not impossible, that they would confer about it among themselves and give us their opinion afterward; however, concerning the marriages, it was not necessary to go through so many ceremonies,- that those Frenchmen who had resolved to marry were free to take wives where it seemed good to them; that those

estoit bien vray que les François qui s'eftoiẽt autrefois mariez dans le pays n'auoient point fait tant de bruit, mais auffi que leur pretenfions eftoient bien efloignées des noftres, que leur deffein auoit esté de se faire barbares & fe rendre tout à fait femblables à eux, & que nous au contraire nous pretendions par cette alliance les rendre femblables à nous, leur donner la cognoiffance du vray Dieu & leur apprendre à garder fes faints commandemens, & que les mariages dont nous parlions feroient ftables & perpetuels; & leur propofa tous les autres auantages qu'ils en tireroient, ces efprits brutaux ne s'arrefterent gueres aux spirituels; les temporels furent plus à leur gouts, ils n'en euffent fouhaitté que des affeurances bien certaines. Quelques iours apres ce Capitaine nous vint trouuer en l'abfence, du Pere Superieur nous tefmoignant qu'ils auoient conferé entre eux touchant les trois propofitions qui auoient efté faites, que les anciens les auoient fort agrées, & qu'il eftoit venu pour s'efclaircir fur quelques doutes qu'ils auoient fur le mariage, & premierement il nous dit qu'ils feroient bien aife de fçauoir ce qu'vn mary [193] dõneroit à fa fême, que parmy les Hurons la couftume eftoit de doner beaucoup, au refte c'est à dire vne robe de castor, & peut eftre quel que collier de pourcelaine, 2. fi la femme auroit tout en fa difpofition, 3. s'il prenoit enuie au mary de retourner en France, s'il emmeneroit fa femme auec foy, & au cas qu'elle demeuraft, quest-ce qu'il luy laifferoit à fon départ, 4. si la femme venoit a manquer, & que fon mary la chaffast; ce qu'elle emporteroit, tout de mesme, fi de fon plain gré la fantaisie luy prenoit de retourner chez fes parens. Toutes ces questions monftrent qu'ils y auoiet

who had married in the past had not demanded a general council for that purpose, [192] but that they had taken them in whatever way they had desired. The Father replied to this that it was very true that the Frenchmen who had hitherto married in the country had not made such a stir about it, but also that their intentions were far removed from ours,that their purpose had been to become barbarians, and to render themselves exactly like them. He said that we, on the contrary, aimed by this alliance to make them like us, to give them the knowledge of the true God, and to teach them to keep his holy commandments, and that the marriages of which we were speaking were to be stable and perpetual; and he laid before them all the other advantages they would derive therefrom. These brutal minds gave but little heed to the spiritual considerations; the temporal were more to their taste, and of these they wished to have very definite assurances. Some days

later, this Captain came to see us in the absence of the Father Superior, assuring us that they had conferred among themselves touching the three propositions that had been made; that the old men were very favorable to them, and that he had come in order to be enlightened concerning certain doubts they had about marriage. And first, he told us, they would be very glad to know what a husband [193] would give to his wife; that among the Hurons the custom was to give a great deal besides,—that is to say, a beaver robe, and perhaps a porcelain collar. 2nd, whether the wife would have everything at her disposal. 3rd, if the husband should desire to return to France, whether he would take his wife with him; and, in case she remained, what he would leave her

pensé. Nous fifmes ce que nous peufmes pour les contenter. Là deffus, luy tefmoignant au reste que quãd il en auroit cõferé auec le P. Sup. qui l'expliqueroit en bons termes, ils auroient tout fuiet de demeurer plainement fatisfaits de noftre procedé en ce point. Voyla où nous en fommes de ces mariages; quelque vns de nos François auoient bien eu la pensée de paffer plus outre, & d'en venir à l'execution, & la chose semble eftre bien auantageuse pour le Christianifme: mais quelques empefchemens fe font iettez à la trauerfe. La chofe merite bien vne meure deliberation, il y à bien des confiderations a faire auant que de [194] s'engager dans le mariage, fur tout parmy des peuples barbares comme ceux-cy.

Pour ce qui regarde la reünion de toute cette nation des Ours, c'eft vne affaire encor indecife; le P. Superieur a fait à ce dessein plusieurs voyages, foubs l'efperance qu'on nous auoit donné d'vn confeil general, il leur auoit mefme donné parole, que s'il n'eftoit queftio que de quelque prefent, nous eftions refolus de ne rien efpargner en ceste occasion : & tout fraifchement estant à Offoffanè, où quelques anciens tenoient la chofe comme faite, il nous auoit mãdé que nous luy enuoiaffions douze cens grains de pourcelleine, pour prefenter aux deux parties qui deuoient s'affembler à Andiataé. De fait la plufpart des Capitaines des bourgades de cette pointe, s'eftoient mis en chemin, mais celuy qui a efté l'autheur & le chef de la diuifion, aiant refufé de s'y trouuer, l'affaire eft demeurée penduë au croc, neantmoins on ne la tient pas encor defesperée.

Le 21. nous allafmes à Ouenrio le P. Garnier & moy où nous baptisames la femmes du Capitaine, fort

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