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fig. 2. Navire dans le sceau de Stralsund (1376).

UN PAVILLON SCANDINAVE DU TEMPS DE L'UNION

DES TROIS ETATS SEPTENTRIONAUX,

CONSERVÉ DANS L'EGLISE DE LA VIERGE A LÜBECK1),

par HENRY PETERSEN.

Traduit par E. Beauvois.

I.

Dans l'église de la Vierge à Lübeck est suspendu un drapeau qui, d'après la tradition, est un trophée d'une victoire gagnée par cette ville Hanséatique sur la flotte de l'Union Scandinave, en 1427, sous le règne d'Erik de Pomeranie. S'il en est ainsi, ce symbole national est unique pour l'ancienneté. Il n'a pourtant jamais été figuré ni traité dans quelque ample mémoire. L'étoffe est une toile grossière sur laquelle toutes les figures et marques héraldiques sont peintes (cfr. planche 1). Les couleurs sont fortement dégradees; le bleu est généralement devenu gris. Près de la hampe on voit représenté sur fond blanc parsemé de roses la Vierge Marie tenant l'enfant Jesus et à côté d'elle Saint Jacques avec le bourdon et la coquille. La croix blanche

') Le texte danois beaucoup plus détaillé et intitulé: Et dansk Flag fra Unionstiden i Maria-Kirken i Lübeck, a paru dans Aarbøger for nordisk Oldkyndighed og Historie. 1882. p. 1-56 avec 3 pl et 20 fig. dans le texte.

du Danebrog divise le reste en quatre champs: 1o d'or à trois léopards d'azur; 2° d'azur à trois couronnes d'or; 3o d'azur à un lion d'or couronné et armé d'une hache; 4o de gueules à un griffon de sable.

La toile peinte a 3m 68 de longueur et 1" 42 de largeur et se compose d'un lé, plus d'un demi, en haut, fait de deux pièces égales cousues ensemble; en outre il y a au bout, du côté opposé à la hampe, deux carrés d'étoffes ajoutés, ayant chacun 67 cm. La couche de peinture est peu épaisse, néanmoins indissoluble dans l'eau,

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autant qu'on a pu s'en rendre compte; on ne peut guère douter qu'elle ne soit à l'huile. Les figures et les armoiries. sont peintes de chaque côté et de telle sorte que les contours marqués par des lignes noires se correspondent respectivement, quoique les deux faces présentent quelques petites différences entre elles. L'exécution est très soignée.

Les figures de la Vierge et de St Jacques le Majeur dénotent que ce drapeau date du temps du catholicisme; mais dans cette période, les formes ont beaucoup varié; on en connaît, par exemple du XVe siècle, de carrés, d'oblongs, dont l'extrémité se termine en longue pointe saillante de

l'angle supérieur ou inférieur; d'oblongs fixés à la hampe dans le sens de la longueur; de triangulaires à langue parfois très pointue.

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La tradition qui donne pour un pavillon de navire le drapeau de l'Eglise de la Vierge, est corroborée par la forme et la longueur de celui-ci (4m 44 y compris les carrés ajoutés); et quand on le compare à ceux que l'on voit sur des représentations antiques de la fin du XIV ou du commencement du XVe siècle (voy. fig. 1-6), on est porté à croire qu'il flottait en haut du mât. On examinera plus loin aux points de historique et héraldique la question d'ancienneté.

II.

vue

Les armoiries qui désignent les trois royaumes du Nord

indiquent que ce pa

villon date d'avant la

fig. 5. Navire anglais de 1395 (tiré de Lacroix: Vie militaire etc. Paris 1873 p. 104).

A

fig. 6. Navire dans le sceau de Danzig (1376). rupture de l'Union Scandinave (1523).

Mais le blason de l'Union a varié dans sa composition sous les différentes dynasties. L'écu de la famille d'Oldenburg

qui fut appelée au trône en 1448 ne pouvait manquer dans les armoiries adoptées par ceux de ses membres qui furent rois

fig. 7. Sceau de Christian ler comme Rex Dacie, Svecie, Norvegie etc.

fig. 8. Sceau de Christian Ier comme Rex Danorum, Sclavorum, Gotorumque etc.

de l'Union. Dans

tous les différents sceaux de Christian I (1448-1481), ou bien il forme le second des quatre quartiers (fig. 8), ou bien il est posé sur le tout (fig. 7). A partir de 1460, on voit les armes Slesvig-Holsteinoises

avec l'écu d'Oldenburg posé au milieu de la croix qui sépare les quartiers du blason de l'Union. Dans les armes de Christophe de Bavière, comme roi de l'Union (14391448), figure l'écusson de Bavière aussi bien que le lion désignant ce monarque comme comte palatin (fig. 9).

Comme le pavillon de Lübeck n'a ni les armes de Bavière ni celles d'Oldenburg, on doit

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certainement le faire remonter avant l'avènement de ces

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