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séries de monnaies que nous ayons eues au moyen âge, et qui est due à plus de trente monnayeurs différents (fig. 16). Le buste du roi, placé de profil sans autre ornement qu'un équipement guerrier est remplacé, sur les nouvelles monnaies, par la figure du Christ assis et nimbé, avec le livre. des Evangiles à la main. La croix anglaise avec ses maigres lignes droites fait place à une croix richement ouvrée à jour et ornée. Le style byzantin se fait sentir jusque dans le Danemark occidental: à Hedeby et à Odensée on frappa des monnaies qui portent un buste vu de profil et drapé à la façon des empereurs grecs, et sur lesquelles se trouvent aussi une croix artistique et un carré ornementé.

Magnus le Bon eut pour successeur Sven Estridsen, et sous le long règne de ce dernier prince (1047-1076) reparaissent encore une fois, à côté des empreintes byzantines, les types anglais et allemands, aussi bien que ceux qui sont purement nordiques; et en même temps se multiplient toujours davantage les inscriptions confuses, si bien que dans le grand nombre des monnaies qui nous viennent de ce roi on en compte peu qui soient lisibles. Dans l'art du monnayage en Danemark, c'est une période de confusion, et la décadence s'arrête seulement à l'avènement au trône du fils aîné de Sven, Harald Hejn (1076-1080), mais alors l'arrêt fut soudain et complet. Toutes les légendes inintelligibles disparaissent comme par enchantement, et les monnaies de cette époque offrent des inscriptions aussi nettes et aussi intelligibles que celles du meilleur temps de la fabrication anglaise. Ces pièces portent sur une face le nom du roi, et sur l'autre le nom du monnayeur avec celui de la ville où elles ont été frappées. En même temps se produit une modification complète dans la forme extérieure des pièces. Pendant toute la période précédente, on s'était tenu, sans du moins s'en écarter notablement, au module anglais; on le diminua alors de beaucoup, mais en retour l'épaisseur des pièces fut augmentée, de telle sorte que le poids resta le

même.

Outre les modifications dans l'empreinte que le changement de dimensions entraînait d'ailleurs avec lui, une autre plus profonde se déclarait encore. Jusque là on avait, il est vrai, cherché en divers lieux des modèles; mais on n'avait pas encore essayé de composer avec eux une empreinte spéciale, lorsque, sous Harald Hejn et ses successeur, on commença de former à l'aide de ces divers modèles, un nouveau type d'un style spécialement danois. Un des traits qui le caractérisent, c'est que l'effigie du roi n'y est pas un simple buste, mais une figure qui le montre à micorps et tenant à la main un glaive; et ce portrait révèle précisement l'influence produite en Danemark par les maigres images byzantines représentant des saints. Enfin une autre particularité de cette nouvelle section de l'histoire des monnaies danoises, c'est que leur empreinte n'est plus spéciale à une seule ville, mais est identique pour toutes les villes monétaires d'une même province, de sorte que les villes de la Scanie suivent un modèle, celles de la Sélande, au nombre de trois, un autre modèle; mais pour une province entière l'empreinte est la même. Dans le Jutland on cesse presque entièrement de frapper des monnaies, et Lund est en partie éclipsée par les trois ateliers monétaires de la Sélande. La situation qui tendait à s'établir naturellement en Danemark était donc celle-ci. Les villes qui, sous l'inpulsion donnée en 1026, s'était créé une empreinte monétaire, ne la gardèrent pas longtemps, mais elles cédèrent devant l'influence de la province, et non devant celle du royaume. Que la Sélande progresse, tandisque le Jutland reste en arrière, ce n'est là qu'un aspect du développement de l'histoire générale. Après des variations qui durèrent tout un demi siècle, le monnayage en Danemark était enfin devenu entièrement et réellement national.

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