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originaux, soit en reproduction par les moulages ou la dessin. A moins de séparer ainsi ce qui est national de ce qui est étranger, il sera difficile d'arrêter la confusion croissante, si pleine d'inconvénients, qui règne dans le choix des objets et l'arrangement des musées des arts et métiers.

Il ne faut pas perdre de vue que ces musées doivent exclusivement servir à l'instruction des industriels, aussi bien ouvriers que patrons; de même que les nouveaux Musées commerciaux, dont l'un existe à Anvers en Belgique et dont l'autre doit être fondé à Hambourg pour l'Allemagne, sont destinés à offrir aux commerçants des échantillons de toutes sortes de produits surtout étrangers.

IV.

Tant qu'il n'existait pas de plan pour les musées et leur utilisation, tant que ce furent de simples cabinets des arts sans commencement ni fin, il n'y avait pas nécessité de les installer dans des édifices particuliers.

En général ils occupaient soit une aile de quelque palais où château princier, soit quelque bâtiment construit dans un tout autre but. Par suite de la variété de leurs éléments, il n'y avait pas non plus de difficulté à les loger pour ainsi dire n'importe où. On ne se préoccupait que de leur trouver des locaux suffisamment somptueux. Mais de nos jours, où les anciens cabinets des arts ont dù céder la place à des musées plus nombreux et en partie plus populaires, dont chacun avait une destination spéciale, on a senti le besoin de construire pour ceux-ci des édifices mieux appropriés à leur but. A mesure qu'ils croissaient en étendue et en importance, on craignit davantage de les exposer à la destruction en les laissant dans des châteaux habités ou dans locaux sujets à être incendiés. Il fallut donc penser à construire des musées isolés, et autant que possible préservés du feu par des voùtes et l'emploi du fer.

Au commencement on eut longtemps peine à s'arracher à la vieille idée que les collections devaient être de préférence réunies dans un grand édifice, somptueux à l'intérieur comme à l'extérieur et de style antique. Mais l'on a appris à ses dépens que de telles constructions devraient avoir une étendue trop grande et même gênante pour les visiteurs, et que cependant ni le British Museum à Londres, ni le Musée de Berlin, pas même celui de Stockholm, ne pouvaient contenir tout ce qui leur était primitivement destiné. Il était en outre évident que les exigences des divers musées ne pouvaient être les mêmes quant à la lumière, à la décoration artistique et à d'autres circonstances de leurs locaux respectifs; qu'en outre l'agglomération dans le même lieu, dans le même bâtiment, pouvait en cas d'accident amener du même coup la perte de toutes les collections; que dès lors si l'on voulait les réunir, il fallait au moins les installer dans plusieurs corps de bâtiments séparés l'un de l'autre.

Les musées classiques, galeries de peintures et de sculptures, cabinets des arts, furent de nouveau sur le premier rang, lorsqu'il s'agit de nouveaux édifices pour les loger. Les architectes eurent alors la tâche, qui leur plaisait tant, d'élever en toute liberté de beaux édifices avec de hautes salles, qui pussent encadrer artistiquement les objets exposés.

Mais ce système qui pouvait avoir sa raison d'être pour les beaux arts, fut appliqué sans discernement aux musées d'histoire naturelle, d'archéologie et d'histoire, d'ethnographie, où il n'était plus de mise et où il devenait même gènant. Il s'y est néamoins maintenu jusqu'à nos jours, en partie comme souvenir des grands édifices d'exposition et surtout par suite de l'influence par trop prépondérante des architectes.

On doit donc s'efforcer maintenant de mettre les nouvelles constructions pour les musées archéologico-historiques

en harmonie avec les principes de mieux en mieux admis, pour leur organisation intérieure.

Il faut tout d'abord rompre avec le préjugé dominant jusqu'ici, que les collections doivent en tout se plier aux exigences architecturales, tandis que le contraire est plus juste. Il faut nettement distinguer entre l'extérieur des édifices qui reste l'affaire des architectes, et leur aménagement intérieur qui doit dépendre exclusivement de l'administration scientifique des musées respectifs. Il ne convient plus de placer les objets grossiers, barbares, les simples échantillons ethnographiques et préhistoriques, dans de grandes et hautes salles, somptueusement décorées, peintes et dorées, par dessus le marché dans un style qui jure trop avec celui des objets exposés. Les salles de ce genre, qui occupent inutilement beaucoup de place, ne peuvent servir dans les musées archéologico-historiques, si ce n'est par exception pour y conserver les dessins, les livres et y tenir des conférences, qu'il y a profit à faire dans le voisinage immédiat des musées. Il est infiniment plus avantageux pour les collections d'être installées dans des pièces de grandeur et de hauteur moyenne, où les objets peuvent être vus sans effort et réunis dans des groupes congénères qui facilitent le coup d'œil d'ensemble. Il n'est pas douteux que, notamment pour le moyen àge et les temps modernes, on abandonnera de plus en plus l'ancienne et fatigante exposition des objets en longues rangées, et que l'on préférera de simples intérieurs où les pièces et leur contenu seront harmonisés de manière à donner une vive image du goût et du style le plus caractéristique pour les diverses époques et régions.

Comme on connait au moins en gros les plus importantes de ces divisions historiques et géographiques, on à là une sorte de base pour fixer approximativement l'étendue que les collections nationales ou comparatives pourront occuper dans les édifices, et pour choisir les objets les plus

caractéristiques et le plus propres à instruire le grand public. Il serait à désirer que ce choix permît d'offrir dans un seul musée les traits généraux du développement général de l'humanité.

Il ne faut pas oublier non plus que l'arrangement intérieur des musées, est toujours subordonné aux progrès de la science et qu'ainsi il sera toujors sujet à beaucoup de variations. Il convient donc de ne pas établir dans les nouveaux musées plus de divisions immuables qu'il n'est absolument nécessaire, mais de ménager aux directeurs, avec la place nécessaire, la faculté d'incorporer de nouveaux objets, et par suite d'étendre et de vivifier ultérieurement les divers groupes.

Ces plans d'avenir pour les musées expliquent que l'on désire si vivement et si généralement que nos riches collections septentrionales aient bientôt la faculté de se déployer dans de nouveaux locaux, mieux appropriés, plus spacieux et dans de meilleures conditions. Car on peut affirmer, sans exagération, qu'il leur manque seulement d'être mieux installées pour prendre plus d'importance aussi bien dans le pays qu'à l'étranger.

Très souvent en dehors des Etats scandinaves, les musées archéologico-historiques ne sont encore, comme on l'a dit, que des amas de matériaux. Ils semblent attendre qu'il soit démontré ailleurs comment des antiquités et des vestiges isolés peuvent être arrangés et groupés dans des ensembles qui donnent une idée plus complète de la marche de la civilisation, de même que les historiens travaillent depuis longtemps à former avec des documents épars et recueillis partont de larges tableaux vivants des temps passés.

Mém. d. antiqu, du Nord 1885.

9

QUELQUES REMARQUES SUR LES PLUS ANCIENNES

MONNAIES DU DANEMARK,

par KR. ERSLEV 1).

Traduit du Danois par l'abbé L. Morillot.

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C'est
par les expéditions des Vikings que la nation danoise
entre dans l'histoire. Ces Danois si éloignés, que les
géographes anciens connaissaient à peine de nom, devinrent
alors un sujet d'effroi pour tout l'Occident; mais le Dane-
mark lui même, foyer des peuples et berceau des nations,
resta longtemps encore en dehors de l'histoire. La masse
du peuple ne quittait pas sa patrie; les chefs militaires
s'éloignaient seuls avec leurs troupes, et rarement ces Vi-
kings rentraient en Danemark. Quand ils ne trouvaient
pas la mort loin de leurs foyers, ils restaient à l'étranger,
dans les camps fortifiés des septentrionaux situés le long

1) En 1875 j'ai publié, dans les Aarbøger for nordisk Oldkyndighed, une étude sur les plus anciennes monnaies de Roskilde. Aujourd'hui, laissant de côté ce qui, dans ce travail, avait trait spécialement et exclusivement à certaines monnaies frappées au XIe siècle dans la petite cité de Sélande, je conserve ici presque sans changement les observations générales qui concernent les plus vieilles formes du monnayage en Danemark.

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