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pin, AA et la cuirasse, AA et un bouclier, AA et un triskèle renfermé dans un cercle, se rencontrent indifféremment et sur des statères corinthiens de gr. 8.60, et sur des drachmes frappées aux types de la chimère et de Bellerophon."

A

Les inscriptions TPIH et AIN me paraissent être les exemples les plus anciens de légendes qui expriment la dénomination de valeur des pièces. Au reste ces exemples sont fort rares du temps de l'autonomie grecque. l'exception de l'inscription OBOAOΣ sur des bronzes de Métaponte, et des dénominations des monnaies attribuées à Simon Macchabée, toutes les autres légendes de ce genre dont je puisse me souvenir, datent de l'époque romaine: ACCAPION, ACCAPION HMI et HMYCY, ACCAPIA AYN et TPIA (Chios), AIAPAXMON (Ephèse et Rhodes), AIXAAKON (Chios), APAXMH (Byzance, Mélos, et Ephèse), HMIOBƐAIN (Ægium), OBOAOC (Chios), TPIXAAKON et TЄTPAXAAKON (Chios), TPINBOAO.. (Samothrace), XAAK. III (Abydos), XAAKOYΣ (cf. Mus. Hunter, pl. lxviii., 11 à 14); et, en considération de la grande distance des époques, elles ne se prêtent au fond guère à l'analogie que M. Gardner a fait ressortir entre ces légendes et les inscriptions Tpin... et Sw... Διω

B.-La série aux types du cheval et d'Apollon.

Nous avons déjà vu, que les monnaies de cette série proviennent constamment des pays situés au nord de la

Un exemplaire anépigraphe mais bien conservé de ces drachmes, ayant fait partie d'un choix de M. Lambros d'Athènes, pèse gr. 4.20. Le poids de presque tous les autres exemplaires connues est beaucoup plus faible, ce qui provient du mauvais état de conservation dans lequel on rencontre généralement ces pièces.

VOL. XIII. N.S.

mer d'Egée. Elles portent en effet, ainsi que Streber et Borrell l'ont démontré par de nombreux rapprochements, tous les signes caractéristiques de fabrique, de style, de disposition de la légende, et de types qui distinguent l'argent de plusieurs villes de la Chalcidicé et des pays situés à l'est de cette presqu'île. Pour éviter des répétitions, je me réfère à ce qu'ont dit à ce sujet les deux auteurs cités, et je me borne à y ajouter quelques considérations qui à la fois contribueront à confirmer leur opinion et prouveront l'impossibilité d'interpréter le TPIH des monnaies, Nos. 5 à 7, de la même manière que la même inscription de la première série. En jetant un coup d'œil sur le petit groupe de mon

naies qui portent les légendes

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et (ΤΡΑΙΛΙΟΝ

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sur les dernières émissions de bronze), provenant toutes du pays situé à l'ouest du lac Cercinitis, depuis les ruines d'Amphipolis jusqu'à la ville nommée aujourd'hui Nigrita, on sera tout de suite frappé des traits d'analogie qui ressortent de la comparaison des pièces d'argent de ce

Cousinéry," Voyage dans la Macédoine," ii. pp. 196-199, Pl. IV. 1-5; Cadalvène, Recueil, p. 93, Pl. II. 5—7. Cousinéry a cru retrouver dans la ville de Nigrita même l'ancien atelier de ces monnaies, lequel, au lieu de lui conserver le nom impropre de Traelium, il aurait pu, plus correctement, nommer Τράϊλος οι Τρᾶιλον, d'ou ΤΡΑΙΛΙΟΝ, la forme de l'adjectif possessif au nominatif singulier du genre neutre, comme AINION et OAZION sur des bronzes d'Enos et de Thasos, comme BIZAATIKON, etc. Plus tard, Leake (Num. Hell. Eur. Gr., p. 108), attribua les mêmes monnaies à la ville de Tpáyλos, dont il indique l'emplacement à l'est du lac Cercinitis, entre celui-ci et la ville de Philippi. Cependant, si même l'on pouvait admettre comme un fait incontestable l'élision du F du mot Tragilos, la proposition de Leake se trouverait en désaccord avec les données positives de Cousinéry, qui place Trailon du côté occidental du lac.

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groupe avec celles de notre série B. Car non seulement il est prouvé que les unes et les autres proviennent des mêmes contrées, mais encore elles ont ceci en commun, qu'elles sont toutes du même module éxigu et du même poids de gr. 0.46 et au dessous, que chaque groupe compte des monnaies d'argent à deux types principaux différents (l'épi et la grappe de raisin d'une part, la protomé de cheval et la tête d'Apollon de l'autre), et qu'elles présentent les mêmes variations dans la disposition de leurs légendes, et, de plus, les mêmes difficultés d'attribution locale. Une seule différence y reste à relever, c'est que le groupe marqué des inscriptions TPAI et TPAIAION comprend aussi des monnaies de cuivre, tandis que l'autre ne parait pas en avoir eu. Mais cette différence ne peut exercer la moindre influence ni sur l'explication de la légende TPIH, ni sur le classement local des monnaies tout au plus on en tirera la conséquence, que la ville à laquelle reviennent les pièces avec TPIH, avait cessé de monnayer quelque temps avant Trailon, dont le monnayage parait avoir duré jusqu'à l'époque des conquêtes de Philippe II. Maintenant, si l'on ne peut songer à classer les pièces avec la légende TPAI d'une autre manière, qu'en les attribuant à une ville qui avait existé sur les lieux mêmes où on les découvre exclusivement, soit

Dans le fait, qu'on ne connait point de pièces d'argent avec TPIH de modules plus grands, M. Gardner s'imaginait de trouver une raison affirmative pour sa proposition de "Trihémiobolion." Mais cette circonstance ne prouve absolument rien, puisque d'un grand nombre de villes il n'existe que des monnaies d'argent des plus petits modules, sur lesquelles jamais ou fort rarement on rencontre le nom local écrit en entier. La numismatique de Trailon, de Mésembria, de Mycalessos, de Psophis, de Héraia, de Cébrenia, de Néandria, de Pergamos, etc., offre assez d'exemples de ce genre.

donc à une ville inconnue du nom de Trailon ou Traïlos, soit encore-ce qui me parait beaucoup moins probable à cause de l'emplacement du lieu-à Tragilos, il s'ensuit nécessairement que l'inscription TPIH de l'autre groupe peut se rapporter également, et avec le plus haut degré de vraisemblance, au nom d'une ville inconnue de l'ancienne Thrace, ou de la Chalcidicé.

Outre les monnaies de Trailon et celles dont Streber et Borrell ont parlé à la même occasion, il en existent encore d'autres, qui sous bien des rapports ressemblent aux pièces comprises dans la série B. Ainsi je ne cite que les monnaies d'Apollonia de Thrace avec les inscriptions

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et

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et un triobolon de Maronée, portant au droit

une protomé de cheval tournée à gauche, et au revers la

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légende disposée dans les quatre compartiments d'un

carré creux,10 exactement comme TPIH sur notre No. 5, et comme TPAI sur les monnaies de Trailon. Cette concordance de types, qui existe entre les deux pièces de Maronée et de Trie . . ., a engagé quelques numismatistes à classer l'une et l'autre à la même ville de Maronée, et à interpréter l'inscription de la dernière de la même manière que le TPIH des monnaies de Corinthe, soit comme Tρıŋμẞódiov; mais il n'est pas difficile à réfuter cette nouvelle

9 H. P. Borrell (Num. Chron., xi. p. 57, Fig. 1 et 3) attribuait ces monnaies (des trioboles et hémiobolies du système gréco-asiatique) à l'Apollonie de la Chalcidicé. Il me parait cependant beaucoup plus probable qu'elles appartiennent à l'Apollonie sur le Pont-Euxin, qui était une colonie de Milet et à laquelle convenait par conséquent le type monétaire de la tête de lion mieux qu'à toute autre ville de la Thrace ou de la Macédoine. En outre il est à remarquer qu'une autre ville du PontEuxin, également d'origine milésienne, Panticapée, avait frappé des monnaies presqu'identiques avec celles dont il s'agit ici.

10 Cf. de Prokesch-Osten, Inedita, 1854, Pl. I. 5, gr. 1.85.

conjecture, laquelle, découlant évidemment du désir parfois outré, mais excusable, de vouloir tout expliquer d'après les traditions connues, manque de toute solidité. Je répète donc, que la dernière proposition n'est point admissible ni pour le No. 5 ni pour les autres monnaies de la série B, et voici les raisons de mon assertion.

Nous ne pouvons pas nous dissimuler que l'état actuel de nos connaissances géographiques du monde antique est fort imparfait, surtout à l'égard des pays qui n'avaient pas fait partie de la Grèce proprement dite. Nous ignorons par conséquent un grand nombre de noms locaux, et nous savons aussi, que bien des villes dont les noms nous sont conservés par des monnaies et par d'autres monuments de l'antiquité, ne sauront jamais retrouver d'emplacement certain sur nos cartes géographiques. Il est donc trèsnaturel de se trouver parfois dans une situation où les connaissances positives nous abandonnent, et où il nous reste à constater tout simplement d'avoir découvert le nom ou le fragment du nom d'une localité inconnue. Qu'on regarde les listes des villes tributaires d'Athènes, qui offrent tant de noms nouveaux dont on ne sait encore tirer parti pour la chorographie ! Qu'on pense aux légendes des monnaies de Pélagia en Illyrie, de Méthydrion" en Thessalie, des Orresciens de Thrace, et de beaucoup d'autres villes et peuples, dont nous ne connaissons les noms que par la numismatique ! Qu'on

se rappelle enfin en particulier les monnaies avec l'inscription TPAI; et l'on conviendra qu'il n'y a aucune nécessité de voir dans les lettres TPIH autre chose que les

"Je publierai prochainement un article sur les monnaies et sur la position probable des villes de Méthydrion, de Damastion et de Pélagia.

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