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XXXV-XXXVII

MISCELLANEOUS DOCUMENTS, 1640

XXXV.-Lettre du P. Hierosme Lalemant, à Mgr. Cardinal Duc de Richelieu; Des Hurons, 28 mars, 1640

XXXVI.- Epistola Patris Hieronymi Lalemant, ad R. P. Mutium Vitelleschi, Præpositum Generalem; Apud Hurones, 1 April., 1640

XXXVII.-Epistola Patris Jacobi Buteux, ad R. P. Mutium Vitelleschi, Præpositum Generalem; Tria Flumina, [1640]

SOURCE: Document XXXV. is reprinted from Rochemonteix's Les Jésuites et la Nouvelle-France, vol. i., pp. 479-481; the French original is in the Archives du ministère des Affaires étrangères, Paris. For Documents XXXVI. and XXXVII., we follow Father Felix Martin's apographs of the original Latin, MSS. Soc. Jes.

[479] Lettre du P. Hierosme Lalemant de la Compagnie de Jésus à Monseigneur l'Eminentissime Cardinal Duc de Richelieu.

M

Des Hurons en la Nouvelle-France 28 mars 1640.

ONSEIGNEUR,

Les dernières lettres qui nous sont venues

de France l'automne passé, nous ont fait scavoir entr'autres choses qu'il avoit plû à Vostre Eminence estendre son zele et sa charité jusques à ce bout du monde où nous sommes, assignant un fond pour l'entretien de quelques uns de nostre Compagnie qui y travaillent à la conversion des barbares. Il faut avouër, Monseigneur, que c'est une des sensibles consolations que nous ayons receu, que de nous voir dans le souvenir d'une personne que les glorieuses actions ont rendu recommandable à toute la postérité: et les espérances que nous avons, du bon succès des affaires que la divine providence nous a mis en main, se sont trouvées accrües de beaucoup, nous voyant doresnavant employés par celui à qui se mesler d'une affaire et lui causer un bon succès, semble estre une mesme chose. Nous n'avons jamais pensé pouvoir faire à Votre Eminence un remerciment digne d'une telle faveur, mais nous avons bien eu du regret de ne pouvoir faire au moins plustost nous mesmes, celuy que nous pouvions. En atten

[479] Letter from Father Hierosme Lalemant of the Society of Jesus, to Monseigneur the

M

Most Eminent Cardinal, Duke

de Richelieu.

From the Hurons in New France.
March 28, 1640.

ONSEIGNEUR,

The last letters that came to us from France last autumn made known to us, among other things, that it had pleased Your Eminence to extend your zeal and your charity even to this end of the world where we are, assigning a fund for the maintenance of some of our Society who work here for the conversion of the barbarians. It must be confessed, Monseigneur, that it is one of the touching consolations that we have received, to see ourselves remembered by a personage whom glorious deeds have rendered deserving of praise from all posterity; and the hopes that we entertain, of a favorable outcome to the affairs that divine providence has placed in our hands, are materially strengthened by seeing ourselves henceforth employed by one to whom taking part in an affair and bringing it to a successful issue, seem to be one and the same thing. We never expected to be able to render Your Eminence thanks worthy of such a favor, but we have deeply regretted our inability to accomplish, at least sooner, what may be in our power. While awaiting the opportunity

dant le moyen de nous en acquitter, nous avons tasché de satisfaire à l'intérest de ce retardement, par un redoublement de prières envers Dieu pour la santé et prospérité de Vostre Eminence; et voicy maintenant qu'au nom de tous ceux de nostre Compagnie qui sont icy, je luy en fay le plus humble et le plus cordial remerciment qui m'est possible.

Que si Vostre Eminence désire scavoir en peu de mots quel bien a produit sa charité, voicy, Monseigneur, ce que j'en puis dire: On a annoncé l'Evangile à plus de dix mille sauvages, non tant en général, qu'à chaque famille, et presque à chaque personne [480] en particulier: on en a baptisé dans les maladies extraordinaires qui sont survenues plus de mille, dont au moins plusieurs petits enfans s'en sont envolés au Ciel; et pour comble de bonheur, on a enduré force persécutions.

Nous trouvans assés forts de langue, pour nous estendre encore davantage, nous ne songeons qu'au plus ultra; mais il faut avouer que les difficultés en sont du tout extraordinaires.

J'abuserais de la patience de Vostre Eminence, de les luy déclarer plus particulièrement; je lui diré seulement que nous avons icy toutes les difficultés de ceux qui ont travaillé en ces derniers siècles à la conversion des gentils, ou d'autres, qui pour le moins les esgalent; et nous n'avons, ny ne pouvons avoir, les secours et assistances qu'ont eu les autres pais. Cela ne nous fait aucunement perdre courage, nous souvenant du Maistre, qui nous applique à cette partie de son champ; au contraire, nous ne sommes pas peu consolés de nous voir engagés par son ordre à un employ, où nous sommes contraints de dépendre uniquement de sa Providence, et assistance.

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