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Dimanche fuiuant on en fait autant du Nouueau, le tout pour se conformer à ce qui eft efcrit, Hæc eft vita æterna, vt cognofcant te Deum, & quem mififti Iesum Chriftum.

On prend vn iour ouurier de la semaine, pour faire vn autre instruction publique [19] à tous indifferemment, foit fidelles, foit infidelles: ce qui se passe en ceste maniere. Sur l'heure du Midy on s'en va crier par le bourg, ou auec la clochette inuiter, dans les ruës & carrefours, au confeil, mais au conseil des confeils, qui concerne l'affaire importante du falut. Au lieu où il n'a point de Chappelle, & ou nostre cabane est trop petite, on le fa[i]ct le plus que l'on peut au dehors, & lors que le temps & la faison ne le permettent, on le faict au dedans; mais pour lors on n'admet que les hommes referuant les femmes & les enfans au lendemain. Le monde eftant assemblé, apres l'inuocation du fainct Efprit, on dit ou l'on chante vne Oraison propre à cét exercice en langue Huronne. Apres quoy on commence l'inftruction, qui eft quelquefois interrompuë par l'approbation ou obiections des Sauuages: à la fin de laquelle on leur fait faire quelques prieres, & entr'autres vne petite, ou est enfermé l'acte de contrition. A l'iffuë de cela, on fe met à chanter le Credo, les Commandemens, le Pater, l'Aue, & autres prieres, tant & fi peu qu'on voit les Sauuages attentifs, & en eftat d'en faire leur profit.

[20] Outre ceste instruction commune, on en fait quelqu'autre iour de la semaine vne moins generale, où font inuitées nommement les perfonnes qu'on defire y affifter, qui font les Capitaines & les plus notables du Bourg qui ont efté recogneus auoir quel

upon the profit they ought to derive from them; and, the next Sunday, doing the same thing from the New,- all, that it may conform to what is written, Hæc est vita æterna, ut cognoscant te Deum, et quem misisti Jesum Christum.

We take one working-day of the week to give another public lesson [19] to all alike,—be they believers or unbelievers,-which takes place thus: At the hour of Noon, a man goes calling aloud through the village, or with the bell, in the streets and public places, inviting to the council, but to the council of councils, which concerns the important matter of salvation. In a place where there is no Chapel, and where our cabin is too small, we do this as well as we can outdoors; and when the weather and season do not permit it, it is done indoors,- but then we admit only the men, reserving the women and children for the next day. The people having assembled, after the invocation of the holy Ghost we say or chant a Prayer suitable to this service, in the Huron language. After this we begin the instruction, which is sometimes interrupted by the approbation or objections of the Savages; at the end of this, we have them say a few prayers, and, among others, a little one in which is included the act of contrition. After that, we engage in singing the Credo, the Commandments, the Pater, the Ave, and other prayers,many or few, as we see the Savages attentive and in a condition to profit by them.

[20] Besides this public instruction, on another day in the week we give a less general one, to which are especially invited the people that we wish to have present, the Captains and most notable men of the Village who have been recognized as having pious

que pieuse affection & inclination au Christianisme, & aufquels il importe particulierement de faire bien entendre les mysteres de nostre foy, & qu'ils soient deuëment informez de ce que nous pretendons en ce païs, par toutes ces fortes d'affemblées & d'appareil. Outre tout ce que deffus, au lieu où les Catechumenes ne peuuent eftre fuffisamment inftruicts par des conferences particulieres de ceux qui ont font [sc. foin] de leurs cabanes, on les affemble tous les iours le foir, où en commun on leur donne l'instruction que l'on iuge le plus à propos, touchant ce qu'ils doiuent sçauoir deuant que d'estre baptisez.

On ne s'eft pas contenté de trauailler dans les Bourgs où nous auons des refidences; mais nous sentans vn peu plus forts, que par le paffé, d'ouuriers intelligens en la langue, on a entrepris des Miffions par les Bourgs & villages du païs; particulierement [21] pendant l'Hyuer, qui est le feul temps propre à cela. Les Hurons en cefte feule faifon faifant demeure en leurs cabanes, en tout autre temps estants ou à la guerre, ou en traite, ou à la chaffe, ou à la pesche. On parcourra premierement tout le païs qui le premier nous a receu, puis on pouffera plus auant; & toufiours de plus en plus, iufques à ce que nostre tasche foit accomplie, qui comme nous auons defia dit, n'est bornée que des limites du Soleil couchant.

Ie ne parle point icy du foin du Seminaire erigé à Quebec en faueur de ces peuples; cét article estant efloigné de nous de 300. lieuës. C'eft vn ouurage qui vn iour fera vn plus grand effect pour le feruice de Dieu en ces contrées, que ne fe perfuadent ceux que Dieu inspire d'y contribuer; quoy que peut estre ce ne foit pas de la façon qu'ils l'ont pensé.

tendencies and a leaning towards Christianity, and whom it is particularly important to make well understand the mysteries of our faith, and to have them duly informed of our intentions in this country through all these various meetings and preparations.

In addition to all the above, in a place where the Catechumens cannot be sufficiently instructed through private talks with those who have charge of their cabins, they are assembled every evening and are together given the instruction considered most suitable, touching the things they should know before being baptized.

We are not satisfied with working in the Villages where we have residences; but feeling ourselves a little stronger, than in the past, in workers familiar with the language, we have undertaken Missions in the Villages, large and small, of the country,-especially [21] during the Winter, which is the only time suitable for this. The Hurons take up their abode in their cabins at this season only; at all other times, they are either at war, or engaged in trading, hunting, or fishing. We shall first go all over the country which was the first to receive us, then push farther on,—and always on and on,—until we have accomplished our task, which, as we have already said, is only bounded by the setting Sun.

I say nothing here of the care of the Seminary erected at Quebec for the benefit of these peoples, that affair being 300 leagues away from us. It is a work that some day will cause greater results for the service of God in these countries than those whom God inspires to contribute thereto imagine,— although it will not be, perhaps, in the way they have expected it.

Le libertinage des enfans en ces pays eft fi grand, & ils fe trouuent fi incapables de reglement & de difcipline, Que tant s'en faut que nous puifsions esperer la conuerfion du pays par l'instruction des enfans; qu'il faut defesperer leur inftruction, fans la conuerfion des parens. Et par confequent, [22] tout bien confideré, la premiere chofe à laquelle nous deuons veiller, c'est à la ftabilité des mariages de nos Chreftiens, qui nous donnent des enfants, qui de bonne heure foient efleuez à la crainte de Dieu, & de leurs parents. Voila le feul moyen de fournir les Seminaires de ieunes plantes, pour à quoy arriuer; quelques charitez feroient merueilleufement bien employées, par lefquelles on pourroit obuier aux difficultez qui fe rencontrent à l'execution de la stabilité des mariages, contre la couftume immemoriale du païs, vne trentaine de perfonnes donnant vne fois pour toutes, chacune vne douzaine d'efcus l'vne portant l'autre, donneroient icy cinquante mariages stables, qui feroient, dans quelque temps, vn monde ou pluftoft vn Paradis tout nouueau. Que s'il y auoit quelque fondation pour cela; encore mieux: il en fera ce qu'il plaira à Dieu.

Cependant le Seminaire de Quebec pourra feruir, pour y retirer les enfans de nos Chreftiens qui fe trouueront de bon naturel: il feruira en outre pour des perfonnes aagées, qui defireront tout de bon estre à loifir & plus en repos inftruites: & [23] pour ce se veulent efloigner du païs pour quelque temps. Auffi bien fi ceux qui retournent du feminaire, ne font promptement liez par le mariage, le torrent des mauuaifez couftumes & compagnies eft fi grand, qu'il faudroit du miracle pour y refifter. L'aage en outre de

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