NOTICE

SUR

JEAN LE DUC.

Jean le Duc naquit à La Haye en 1636. Élève de Paul Potter, il imita la manière de son maître; mais par une singularité difficile à comprendre, et qui sans doute ne peut s'expliquer que par les troubles qui désolèrent la Hollande, à cette époque, le Duc prit le parti des armes, devint capitaine, et reçut le nom de brave.

Il est à croire cependant qu'il n'abandonna pas entièrement les arts, puisque en 1671 il fut nommé directeur de l'académie de peinture à La Haye.

On ignore l'année de sa mort.

NOTICE

OF

JEAN LE DUC.

Jean le Duc born at the Hague, in 1636, was a pupil of Paul Potter, he imitated his master's manner; but through a singularity hard to be comprehended, and which doubtless can be explained only from the broils which desolated Holland at that period, le Duc took up arms, became a captain, and was known by the name of brave.

It is however to be thought he did not entirely forsake the arls, as, in 1671 he was named Director of the Academy of painting at the Hague.

The year of his death is unknown.

NOTICE

SUR

CHARLES DU JARDIN.

Charles Du Jardin, que l'on écrit et prononce ordinairement à la manière hollandaise, Karl du Jardin, naquit à Amsterdam, en 1635. Élève de Berghem, il alla de bonne heure en Italie, où il se livra alternativement à l'étude et au plaisir. Les jeunes artistes de cette époque avaient formé entre eux une société connue sous le nom de Bande joyeuse; chacun de ses membres recevait en y entrant un nom caraçtéristique de son talent, de ses habitudes ou de ses goûts. Du Jardin portait celui de Barbe-de-Bouc.

L'estime que les Italiens montrèrent pour le talent de Du Jardin ne purent cependant le retenir à Rome. Įl voulut revoir sa patrie. S'étant arrêté à Lyon, il y travailla beaucoup; mais, toujours entraîné par les plaisirs et la dépense, il s'y vit accablé de dettes, et ne trouva d'autre moyen de les payer, que d'épouser son hôtesse, femme riche, mais âgée. Il vint bientôt avec elle à Amsterdam, où il fut bien accueilli, et ses tableaux fort recherchés ; mais l'habitation avec sa femme lui rendait son pays désagréable. Un jour, allant conduire au Texel son ami le bourgmestre Reynst, qui partait pour l'Italie, il s'embarqua avec lui et écrivit à sa femme qu'il reviendrait bientôt, mais elle ne le revit plus.

De retour à Rome, Du Jardin reprit ses habitudes, et quand son ami voulut le ramener en Hollande, prétextant quelques études à terminer il le laissa partir seul, et le chargea de faire ses complimens à sa femme. Plus tard, il alla faire un voyage à Venise, mais il y tomba bientôt malade. Il se rétablissait à peine, qu'une indigestion l'enleva, le 20 novembre 1678, âgé de 43 ans,

NOTICE

OF

CHARLES DU JARDIN.

Charles Du Jardin, generally written and pronounced, according to the Dutch language, Karl du Jardyn, was born at Amsterdam, in 1635. He was a pupil of Berghem, and went early to Italy, where he alternately gave himself up to study and to pleasure. The young artists of that period had formed among themselves a company known under the name of the Joyous Companions, or Bentvogel Society; each member on his admission received a `name indicative of his talent, of his habits, or of his inclinations. Jardyn bore that of Barbe de Bouc or Goat's Beard.

Notwithstanding the esteem the Italians displayed for Jardyn's talent, still they could not induce him to remain in Rome. He determined to return, to his native country. Having stopped at Lyons, he did several pictures there; but, ever led away by pleasure and profusion, he became overwhelmed with debts; and, having no other means, he married his hostess, a rich old woman. He returned to Amsterdam, accompanied by his wife, where he was welcomed and his pictures much sought after : but his wife's company rendered his country disagreeable to him. One day that he accompanied to the Texel his friend the Burgomaster, Reynst, who was setting off for Italy, he embarked with him, and wrote to his wife that he should soon return, but she never saw him again.`

In Rome, Jardyn resumed his former habits; and when his friend wished to return with him to Holland, he pretended he had some studies to finish, and let Reynst set off alone; requesting him to present his compliments to his wife. Subsequently he performed a journey to Venice, but he soon fell ill there. He was scarcely recovered, when he died hrough an indigestion, November 20, 1678, aged 43 years.

NOTICE

SUR

N. ESPERCIEUX.

M. N. Espercieux est né à Marseille en 1775. Lorsqu'il vint à Paris, il suivit les leçons de l'Académie, sans s'attacher à aucun atelier particulier. Le premier ouvrage qu'il exposa au salon, est une statue de la Paix qu'il exécula en 1802 pour le gouvernement. En 1810 il fit une statue de Corneille, puis le bas-relief en marbre de la victoire d'Austerlitz pour l'arc de triomphe du Carrousel, ainsi que les quatre petits bas-reliefs, aussi en marbre, de la fontaine qui, construite alors sur la place de Saint-Sulpice, a été transportée depuis dans le marché Saint-Germain.

M. Espercieux fut aussi chargé de faire pour la salle du Corps-législatif un grand bas-relief représentant Napoléon recevant les clefs de Vienne. Il fit en 1812 une figure d'Ulysse reconnu par son chien, et en 1814 une statue de Voltaire; en 1817, la statue de Sully, depuis exécutée en marbre pour la décoration du pont Louis XVI, et en 1819 une autre statue en marbre représentant Philoctete expirant au milieu de ses douleurs.

Parmi les bustes nombreux qu'a exécutés M. Espercieux, on remarque ceux de Le Brun, Le Mercier et Arnaux, membres de l'Académie française. Ceux des peintres Le Thier et Redouté, et aussi ceux de Molière et de Racine.