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ment multipliant par les foins de Meffieurs les Affociez de la Compagnie de la Nouuelle France, qui n'efpargnent rien de leur cofté; & que nous efperons que le bon exemple de nos François feruira grandement, tant à ramaffer & encourager les Sauuages errants, & faineants au trauail, qu'à les porter à vouloir faire pour Dieu ce qu'ils verront eftre faisable. Outre que ie puis dire [3] auec raifon, que fi la diuine Bonté continue à répandre fes faueurs & benedictios fur nos Hurons, & fur nous, qui les cultiuons, ainsi comme elle a fait depuis noftre arriuée, il faut dans [sans] doute attendre icy vn iour vne plantureuse moisson des ames. Ce n'est pas qu'il n'y ait parmy ces Peuples beaucoup d'erreurs, de fuperftitions, de vices, & de tres-mauuaifes couftumes à dèraciner, encore plus que nous ne nous estions figurez au commencement, ainsi qu'il fe verra au cours de cefte Relation. Mais auec Dieu rien n'eft impoffible; c'eft par fon ayde que nous auons desia planté la Croix parmy ceste Barbarie, & que nous commençõs & continuërons, s'il luy plaist, à publier le nom & les merueilles de celuy, qui par la Croix a racheté le monde. Mais en voila affez en general, il faut defcendre plus en particulier; ce que ie feray volontiers, & amplement, vous affeurant que ie n'auanceray rien que ie n'aye veu moy-mesme, ou que ie n'aye appris de perfonnes dignes de foy.

of Messieurs the Associates of the Company of New France, who spare no pains on their side; and we hope the good example of our Frenchmen will greatly aid not only to bring together and encourage to work the idle and wandering Savages, but to incite them to do for God what they shall find practicable. Moreover, I can say [3] with reason that if divine Goodness continues to scatter his favors and blessings on our Hurons, and on us who labor among them, as freely as he has done since our arrival, we ought, without doubt, to expect here some day an abundant harvest of souls. It is true, there are among these Tribes many errors, superstitions, vices, and utterly evil customs to uproot,—more than we had imagined at first, as will be seen in the course of this Relation; but with God nothing is impossible. It is by his aid that we have already planted the Cross in the midst of this Barbarism, and are beginning and will continue, if it please him, to make known the name and marvelous works of him who by the Cross has redeemed the world. But enough has been said in a general way; it is time to enter into particulars, which I shall willingly and fully do, assuring you that I shall state nothing that I have not seen myself or have not learned from persons worthy of credence.

[4] Premiere Partie.

CHAPITRE PREMIER.

DE LA CONUERSION, BAPTESME & HEUREUSE MORT DE QUELQUES HURONS, & DE L'ESTAT DU

I

CHRISTIANISME EN CESTE BARBARIE.

L y en a eu ceste année quatrevingts six de baptifez, aufquels ioignant les quatorze de l'année paffée, ce font en tout cent, que nous croyons eftre fortis de la feruitude du diable en ce pays depuis noftre retour. De ce nõbre Dieu en a appellé dix au Ciel, six en bas aage, & quatre plus aduancez. L'vn d'iceux nõmé François Sangɣati eftoit Capitaine de noftre village; il eftoit naturellement bon, & confentit tres volontiers à estre inftruit, & receuoir le S. Baptefme, qu'il auoit auparauant loüé & approuué en autruy. I'admiray la douce Prouidence de Dieu en la conuerfion d'vne femme, qui eft l'vne des quatre decedez; laquelle ie baptifay [5] cet Automne au village de Scanonaenrat, en retournant de la maison de Louys de faincte Foy, où nous estions allez instruire fes parens. La furdité de ceste malade, & la profondeur des myfteres que ie luy proposois, faifoit qu'elle ne m'entendoit pas fuffisamment, ioinct que l'accent de ceste Nation, vn peu different de celuy des Ours où nous fommes, mefme mon ignorance en la langue, accroiffoient la difficulté, & me rendoient moins intelligible. Mais Noftre Seigneur qui vouloit fauuer

[4] Part First.

CHAPTER FIRST.

OF THE CONVERSION, BAPTISM, AND HAPPY DEATH OF SOME HURONS; AND OF THE CONDITION OF

D

CHRISTIANITY AMID THIS BARBARISM.

URING the present year, eighty-six have been baptized, and, adding to these the fourteen of last year, there are a hundred souls in all who, we believe, have been rescued from the service of the devil in this country since our return. Of this number God has called ten to Heaven,-six while they were young, and four more advanced in age. One of these, named François Sangwati, was Captain of our village. He had a naturally good disposition, and consented very willingly to be instructed and to receive Holy Baptism, a course he had previously praised and approved in others. I admired the tender Providence of God in the conversion of a woman, who is one of the four deceased. I baptized her [5] this Autumn at the village of Scanonaenrat,1 when returning from the house of Louys de saincte Foy, where we had gone to instruct his parents. The deafness of this sick woman, and the depths of the mysteries I brought to her notice, prevented her from sufficiently understanding me; and, besides, the accent of that Nation is a little different from that of the Bears, with whom we live. My own imperfect acquaintance with the language rendered me

ceste ame, nous pourueut incontinent d'vn ieune home, lequel nous feruit de truchement. Il s'eftoit trouué auec nous en la Cabane de Louys, & nous auoit ouy difcourir de nos mysteres, de forte qu'il en poffedoit defia vne bonne partie, & conceuoit fort bien ce que ie luy difois. On dit que ceste femme qui fut nommée Marie, dans fes plus grandes foibleffes, predit qu'elle ne mourroit de huict iours; ce qui arriua.

Ils ne recherchent prefque le Baptefme que pour la fanté. Nous tafchons de purifier cefte intention, & les difpofer à receuoir également de la main de Dieu la maladie & la fanté, la mort & la vie, & leurs enfeignons que les eaux viuifiantes du S. [6] Baptesme, nous conferent principalement la vie de l'ame, & non celle du corps. Cependant ils ont ceste opinion si fort imprimée, que les baptifez, nommément les enfans, ne font plus maladifs, qu'ils l'auront tãtoft diuulguée & publiée par tout, de forte qu'on nous apporte plusieurs enfans à baptifer de deux, de trois, voire mefmes de fept lieuës.

Au refte la diuine Bonté, qui agit en nous fuiuant la mesure de la Foy, a conferué iufques à present ces petits enfans en bonne fanté: de forte que la mort de ceux qui font decedez, a efté attribuée aux maladies incurables & defefperées dont ils eftoient malades auparauant, & fi quelqu'autre a efté par fois atteint de quelque petite maladie, les parens bien qu'encores infideles, l'ont rapportée à la negligence & au mefpris qu'ils ont fait paroistre au feruice de Dieu.

Il y a en nostre village vne petite fille Chreftienne nommée Louyfe, laquelle à fix mois a commencé à marcher toute feule: les parens affeurent n'auoir encor

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