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qui venoit d'exposer ses presens. Si ton esprit est encor tortu, luy dit le Truchement, voicy dequoy le redresser, afin que tes pensées soient droites.

Le second, estoit pour l'assurer, que nous n'auios plus qu'vn ceur auec luy, & auec tous ceux de sa Nation.

Le troisiéme, pour concourir auec eux, à dresser & applanir les chemins d'vn pays à l'autre: afin de se visiter les vns les autres, auec plus de facilité.

Le quatriéme, pour estendre vn tapis, ou vne nappe aux Trois Riuieres, où se tiendroient les conseils, & les assemblées de toutes les Nations.

Le cinquiéme, pour disposer vn lieu dans leur pays, où seroient exposez, les prefens d'Onnontio.

[122] Le fixiéme, estoit pour rompre les liens, qui tenoient captif en leur pays le Pere Iofeph Poncet, que tous les François honoroient, & qu'ils demandoient auec instance.

Le septiéme, pour le releuer de la place, où il estoit couché, lié, & garotté.

Le huitiéme, pour luy ouurir la porte de la cabane, où il estoit logé.

Le neufiéme, pour adoucir les fatigues, qu'il deuoit souffrir en son chemin, à son retour.

Le dernier present, estoit composé de fix capots ou efpeces de casaques, de fix tapabors, & de deux grands colliers de porcelaine, qui furent offerts aux fix Ambassadeurs, pour les defendre contre les iniures du temps, dans leur voyage, & pour soulager les peines, [123] qu'ils deuoient souffrir en chemin.

Il se fit quelques harangues, apres la distribution de ces presens. Noel Tekouerimat Algonquin, inuectiua puissamment contre la perfidie des Iroquois,

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other presents, which he caused to be explained by his Interpreter, after the manner of these peoples.

The first was to set aright the mind of Andioura, the [121] name of the Iroquois Captain who had just displayed his presents. "If thy mind is still twisted," said the Interpreter to him, “here is something with which to straighten it, in order that thy' thoughts may be right."

The second was to assure him that we had thenceforth only one heart with him and with all the people of his Nation.

The third, to unite with them in straightening and clearing the roads from one country to the other, in order that visits might be exchanged with greater

ease.

The fourth, to spread a carpet or mat at Three Rivers, on which might be held the councils and assemblies of all the Nations.

The fifth, to prepare a place in their country for displaying the presents from Onnontio.

[122] The sixth was to break the bonds that held captive, in their country, Father Joseph Poncet, whom all the French honored and asked for with urgency.

The seventh, to raise him from the place where he was lying bound and tied fast.

The eighth, to open for him the door of the cabin where he was lodged.

The ninth, to mitigate the fatigues that he must suffer on his return journey.

The last present was composed of six hooded cloaks, or cassocks of a certain kind, six riding-caps, and two large porcelain collars; these were presented to the six Ambassadors to protect them against

leur reprochant qu'ils auoient tué par cinq ou fix fois de leurs Anceftres, à l'heure mefme qu'ils remenoiet des prifonniers Iroquois en leur pays, pour rechercher la paix. Que les Algonquins auoient receu auec honneur, tous les Iroquois qui les eftoient venus visiter en leur pays. Qu'au refte, que s'ils auoient deffein de contracter vne veritable alliance, ils renuoyroient plufieurs femmes, qu'ils retenoient dans la captiuité; que fi elles eftoient mariées, leurs maris les pourroient fuiure, pour demeurer auec elles au pays des Algonquins; [124] & que fi ce pays ne leur eftoit pas agreable, qu'ils les pourroient remener au lieu d'où ils les auroient amenées: que c'est ainsi qu'en vfoient leurs Alliez, qui demeurent fur les riuages de la mer, en l'Acadie.

Vn Capitaine Huron repartit, qu'il falloit maintenant oublier les anciennes querelles, & que fi l'Iroquois auoit mal traité les Algonquins, qu'il leur rendoit la pareille, ayant rabaiffé leur infolence, par vne autre infolence: & que le Ciel punit ordinairement au double, ceux qui abufent de fes faueurs dans leurs victoires.

Monfieur le Gouuerneur fit dire par fon Truchement, qu'il auoit toufiours defiré d'eftre le Mediateur de la paix publique. Qu'il n'auoit point encor pris les armes contre les Iroquois, & que [125] s'il eut donné liberté à fes gens de les attaquer, qu'il y a long-temps que leurs Bourgades feroient reduites en cendre. Qu'ils auoient tres-bien fait de rechercher fon alliance: pource qu'il fe laffoit de crier fi fouuent; la paix, la paix. Que si presentement, on ne la faifoit pas auec fincerité, que les perfides éprouueroient la colere des François. Qu'au refte Annon

the inclemency of the weather on their journey, and to lighten the fatigues (123] which they must undergo on the way.

After the distribution of these presents, a number of speeches were made. Noel Tekouerimat, an Algonquin, inveighed forcibly against the perfidy of the Iroquois,—reproaching them with having killed, on five or six occasions, some of the Algonquins' Ancestors at the very time when the latter were conducting some Iroquois prisoners back to their own country, in order to seek peace; while the Algonquins had received with honor all the Iroquois who had come to their country to visit them. Besides, he said, if they purposed the formation of a genuine alliance, they would send back a number of women whom they were holding in captivity; if these were married, their husbands could follow them, to dwell with them in the country of the Algonquins; [124] and if this country did not please them, the Iroquois could take them back to the place whence they had brought them. Such, he said, was the usage of their Allies who dwelt on the sea-coast in Acadia.

A Huron Captain made answer that the old disputes must now be forgotten; that, if the Iroquois had treated the Algonquins ill, he was paying them back like for like, in humbling their insolence by another insolence; and that Heaven generally punishes in twofold measure those who abuse its favors in their victories.

Monsieur the Governor made reply through his Interpreter, to the effect that he had always desired to be the Mediator of public peace; that he had not yet taken up arms against the Iroquois; and that, [125] if he had permitted his people to attack them,

hiafé, c'eft Monfieur de Maifonneuue, Gouuerneur de Montreal, deuoit aborder au plutoft, & qu'il amenoit quantité de foldats, pour ranger nos ennemis à leur deuoir.

Vn Capitaine Huron conclud le confeil, par vne petite harangue fort éloquente, preffant les Iroquois, de ramener au plustost le Pere Poncet. Sçachez, leur difoit-il, qu'il eft le Pere des François, des Algonquins, & des Hurons: [126] & qu'il nous enfeigne à tous le chemin du Ciel, chacun en noftre langue. Soyez affeurez que la paix, qui fera confirmée par la deliurance d'vn tel perfonnage, sera inuiolable de noftre costé; & que vous la cimenterez plus fortemēt, en le rendant aux François, que si vous nous rameniez vn monde entier de Hurons, voire mefme d'autres François, fi vous les teniez dans la captiuité.

Les harangues finies, & les prefens donnez, & acceptez de part & d'autre: on témoigna quelques réjoüiffances de tous coftez, & en fuite les Ambassadeurs Onnontaeronnons, & Anniehronnons, s'en retournerent en leur pays.

Tout cela fe paffa au mois de Septembre: mais enfin, le Pere Iofeph Poncet paroiffant à Quebec, le cinquiéme de Nouembre, [127] remplit tous les cœurs des François, de ioye, & d'allegreffe. Les lettres & les memoires, qui parloient de fon arriuée, & des confeils tenus pour la conclufion de la paix, ont esté perdus, dans le vaisseau pris par les Anglois. Voicy deux petits mots, tirez d'vne lettre écrite à vne perfonne de condition, qui difent beaucoup en peu de paroles. Il a donc pleu à Dieu, d'exaucer nos prieres, & de nous rendre le bon Pere Poncet. Sept

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