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Ces presens consistoient en castors, & en porcelaine, & chacun d'eux auoit son nom, & faifoit voir le desir de celuy qui parloit, & de ceux qui l'auoient delegué.

Le premier, se donnoit pour essuyer les larmes, qu'on iette ordinairement, à la nousu]elle des braues guerriers massacrez dans les combats.

Le second, deuoit seruir d'vn breuuage agreable, contre ce qui pourroit rester d'amertume, dans le cour des François, pour la mort de leurs gens.

Le troisiéme, deuoit fournir vne écorce, ou vne couuerture, pour mettre sur les morts, de peur que leur regard, ne renouuellât les anciennes querelles.

[100] Le quatriéme, estoit pour les enterrer, & pour fouler bien fort, la terre deffus leurs foffes: afin que iamais rien ne sortit de leurs tombeaux qui pût attrister leurs parens, & causer dans leurs esprits, quelque émotion de vengeance.

Le cinquiéme, deuoit seruir d'enueloppe, pour si bien empaqueter les armes, qu'on n'y touchast plus d'orefnauant.

Le fixiéme, pour nettoyer la riuiere, fouillée de tant de sang

Le dernier, pour exhorter les Hurons d'agreer ce qu'Onontio, grand Capitaine des François, deuoit conclure touchant la paix.

Comme il se faut accoustumer, aux coustumes, & aux façons de faire, des peuples qu'on veut gagner, quand elles ne sont pas éloignées de la raison: Mon. sieur le (101] Gouuerneur, rendit parole pour parole, & presens pour presens.

Le premier fut donné, pour faire tomber la hache d'armes, des mains de l'Iroquois Onnontaëronnon.

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These presents consisted of beaver-skins and porcelain; and each of them had its name, and testified the desire of the speaker and of those who had dele

gated him.

The first one was given to wipe away the tears that are commonly shed upon hearing of the brave warriors killed in battle.

The second was intended to serve as a pleasant draught to counteract whatever of bitterness might remain in the hearts of the French, because of the death of their people.

The third was to furnish a piece of bark, or a blanket, to put over the dead, for fear the sight of them might renew the old-time dissensions.

[100] The fourth was to bury the dead and tread down the earth very hard over their graves, in order that nothing might ever issue from their tombs that could sadden their relatives, and arouse any feeling of revenge in their bosoms.

The fifth was to serve as a wrapping for packing away the implements of war so securely that they would never be touched again in the future.

The sixth, to make clear the river, stained with so much blood.

The last, to exhort the Hurons to accept whatever decision Onontio, the great Captain of the French, should choose to make concerning peace.

As one must needs adapt himself to the customs and methods of procedure of those whom he wishes to win, when those customs are not unreasonable, Monsieur the [101] Governor gave back speech for speech and present for present.

The first was given to make the war-hatchet fall from the hands of the Onnontaëronnon Iroquois.

Le second, pour briser la chaudiere, où il faisoit cuire les hommes, qu'il prenoit en guerre.

Le troisiéme, pour leur faire quitter les couteaux, qui feruoient à cette boucherie.

Le quatriéme, pour leur faire mettre bas leurs arcs, & leurs fleches, & autres armes.

Le cinquiéme, pour effacer les peintures, & les couleurs rouges, dont ils se barboüillent le visage, quand ils vont en guerre.

Le sixiéme, pour cacher si bien les canots, ou les batteaux qu'ils font pour les combats, qu'ils ne puissent iamais plus les retrouuer.

[102] Ces Contracts passez: tout le monde s'en réjouit. Ces Ambassadeurs, ou ces Deleguez pour

, la paix, emporterent leurs Capots, leurs couuertures, leurs chaudieres, & autres semblables denrées, en quoy, à mon auis, consistoient leurs presens. Ils promirent que dans quelque temps, ils rapporteroient des nouuelles, de la ioye vniuerselle de toute leur Nation. Venons maintenant aux Iroquois Anniehronnons, les plus orgueilleux, & les plus superbes, de toutes ces Contrées. Ce sont eux, qui ont mas. sacré le P. Isaac Iogues, bruslez le P. Iean de Brebeuf, & le P. Gabriel Lallemant, & plusieurs autres François.

Ces Thrasons, ayans pris resolution de surprendre, & de mettre à feu, & à fang, le Bourg des Trois Riuieres, comme nous auons veu [103] cy-dessus: & trouuans plus de resistance qu'ils n'auoient pensé, furent changez quafi en vn moment. Dix ou douze d'entr'eux, parurent auec vn Guidon blanc, sur le grand fleuue, s'approchans du fort, & crians, qu'ils vouloient parlementer, & traiter de paix: & qu'on

The second, to break the kettle in which he cooked the men whom he captured in war.

The third, to make them throw down the knives used in this butchery.

The fourth, to cause them to lay down their bows and arrows and other arms.

The fifth, to wash off the paint and the red dyes with which they besmear their faces when they go to war.

The sixth, to hide so carefully the canoes or boats that they make for use in war, that they shall never be able to find them again.

[102] These Agreements exchanged, everybody rejoiced over the event; and the peace Ambassadors, or Delegates, carried away their Cloaks, their blankets, their kettles, and other like commodities,– in which, I believe, their presents consisted.

They promised that they would, in a short time, bring back news of the universal joy of their entire Nation. Let us come now to the Anniehronnon Iroquois, the proudest and most arrogant people of all these Regions. It was they who murdered Father Isaac Jogues, and burned Father Jean de Brebeuf, Father Gabriel Lallemant, and several other Frenchmen.

These Thrasos, after resolving to surprise and put to fire and sword the Village of Three Rivers, as we have seen [103] above, and finding more resistance than they had expected, were changed almost in a moment. Ten or twelve of their number appeared on the great river with a white Flag, approaching the fort, and calling out that they wished to parley and to treat of peace, and that some one should be sent to them for the purpose of hearing what they had to say. The one who presented himself, on the part

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leur enuoyaft quelqu'vn pour les écouter. Celuy qui se presenta, de la part des François, commença par des inuectiues, leur reprochant leurs fourbes, & leurs perfidies. Tu es vn ieune homme, répondit le Capitaine de ces Iroquois, nous auons demandé quelqu'vn qui nous écoutaft, & non pas vn ieune homme pour nous venir parler. Vas t'en voir tes vieillards, & ceux qui determinent de vos affaires, prend langue d'eux, & puis tu parleras. Ie fçay, repart le François, leurs fentimens: ils [104] croyent tous, que vous eftes des trompeurs, qui ne fçauez que c'est de tenir vostre parole. Va les confulter, & dis leur, que nous auons de bonnes penfées: & que noftre cœur n'a plus de venin. Le François remonta au fort; on s'affembla en la maifon de Ville, & on creut, que ces Barbares, n'auoient aucune volonté de la paix: mais qu'ils cherchoient les occafions de nous furprendre. Cét homme les retourne voir. Ie vous auois bien dit, leur fit-il, que i'auois connoiffances des pensées de nos Anciens. Ils vous prennent tous pour des fourbes, & pour des gens auec lefquels il ne faut point parler, que par la bouche de nos canons. Si vous auiez des pensées de paix, vous parleriez de nous rendre vn de nos Peres, & vn François, que vos gens ont pris depuis [105] peu, és enuirons de Quebec. Ce Capitaine fut furpris à cette nouuelle, n'ayant point de connoiffance de cette prife. Ie n'ay pas fceu, repart-il qu'on ait pris des François: mais ie m'en vay prefentement enuoyer deux canots en diligêce en nostre païs; afin d'empefcher qu'on ne leur faffe aucun mal, & ie te donne parole, que s'ils font encor viuans, tu les verras bien-toft dãs vos habitations.

Cét homme parloit d'vn tel accent, que fon cœur

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