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Huron Iroquisé s'estant glissé parmy nos gens, emmena au camp Ennemy vne fienne fille, qu'il rencontra parmy nous, & luy & les Iroquois apprirent beaucoup de choses de sa bouche, bonnes & mauuaises. Elle leur dit, qu'il nous estoit venu quelque secours, qu'vne compagnie de Hurons auoit pris des Iroquois à Montreal, & qu'on attendoit de iour à autre, les victorieux, [43] & les vaincus. Cela fut cause de leur retardement: car dans les presens que nous nous estions faits les vns aux autres, ils nous auoient donné parole, qu'ils s'en retourneroient bien-toft en leur pays, mais ils voulurent attendre le retour de ces Hurons, qui amenoient de leurs gens prisonniers. Dans cette treve ou attente, ils parlerent de rendre prisonniers pour prisonniers, ils promirent de ramener le Pere Poncet, & le François qui auoit esté pris auec luy.

Le trentiesme du mois d'Aoust, les Hurons retour. nans de Montreal, auec leurs prisonniers Iroquois Anniehronnons, tomberent non pas tous, mais en partie entre les mains des Ennemis qui les atten. doient. Nous dirons au Chapitre de la paix comme tout [44] se passa entre les Iroquois pris par les Hurons: il y auoit vn Capitaine de confideration, il parla fortement à ses compatriotes, qu'il trouua desia tous disposés à la paix, poussés par vn esprit plus secret, que celuy qui anime les hommes.

Ils enuoyerent promptement deux canots en leur pays, pour empescher qu'on ne fit aucun mal au Pere, & à son compagnon, si on les trouuoit encor en vie: & apres auoir renuoyé les Hurons en nostre fort, les principaux d'entre eux nous venoient visiter, entrans & couchans en nostre Bourgade auec autant de témoi. Huron who had turned Iroquois, stealthily slipping in among our people, carried off to the Enemy's camp a daughter of his, whom he found with us; and he and the Iroquois learned from her mouth many things, good and bad. She told them that assistance had come to us; that a company of Hurons had captured some Iroquois at Montreal, and that victors [43] and vanquished were daily expected.

That was the reason of their delay; for in our interchange of presents, one side with the other, they had given us their word to go back soon to their own country, but .said they wished to await the return of these Hurons, who were bringing some of their people prisoners. In this truce, or period of waiting, they spoke of returning prisoner for prisoner, and promised to bring back Father Poncet and the Frenchman who had been captured with him."

On the thirtieth of the month of August, the Hurons, returning from Montreal with their Anniehronnon Iroquois prisoners, fell — not all, but a part of them - into the hands of the Enemy, who were waiting for them. We shall relate in the Chapter on the peace how it all [44] came to pass among the Iroquois captured by the Hurons. Among these was a Captain of influence, who spoke in energetic terms to his compatriots, whom he found already universally in favor of peace, impelled by a more secret influence than that which actuates men.

They straightway despatched two canoes to their own country, to prevent any harm being done to the Father and his companion, if they should be found to be still alive; and, after sending back the Hurons to our fort, the chief men among them came to visit us, entering our Village and sleeping there with as

gnage d'affeurance, que s'ils euffent efté nos plus fideles, & plus conftans amis. Bref ils nous ont laiffé quatre ou cinq de leurs gens en oftage, proteftans qu'ils rameneroient [45] le Pere dans peu de iours, & qu'ils viendroient traiter la paix auec nous, mais vne paix veritable & du fond du cœur: voila vn abregé de deux lettres venues des Trois Riuieres, où ces chofes fufdites se font paffées, ce qui fuit est tiré d'vne troifiéme qui a esté escrite par vn Pere de nostre Compagnie.

Nous attendons de iour à autre le refultat d'vn Confeil, ou d'vne affemblée generale, que tiennent nos Ennemis en leur pays, fur la proposition de la paix qu'ils nous ont faite eux-mefmes, apres mille actes d'hoftilité, & mille efforts de prendre nostre Bourgade des Trois Riuieres. Ils ont efté fideles dans la treve de quarante iours, qu'ils nous auoient accordées: car ils n'ont point paru du tout pendant ce temps-là, & [46] nous auons marché sur terre, & vogué fur les eaux, fans aucun mauuais rencontre. I'adjousteray pour conclusion de ce Chapitre, que les Onnontaeronnons defcendans à Quebec pour traiter de la paix, les Anniehronnons, dont nous venons de parler, deleguerent quelques-vns d'entr'eux pour entrer dans ce mefme traité, comme il fera remarqué dans le Chapitre de la paix.

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much exhibition of confidence as if they had been our most faithful and constant friends. In short, they left us four or five of their people as hostages, solemnly promising that they would bring back [45] the Father in a few days, and that they would come and treat of peace with us — a peace, too, which should be genuine and sincere. The foregoing is an abridgment of two letters that came from Three Rivers, where the above events occurred; what follows is drawn from a third which was written by a Father of our Society.

We are daily awaiting the result of a Council or general assembly, that our Enemies are holding in their own country, on the proposal of peace which they themselves made to us after a thousand acts of hostility, and a thousand attempts to take our Village of Three Rivers. They were faithful in the truce of forty days which they granted us; for during that time nothing at all was seen of them, and [46] we went our way, on both land and water, without

any hostile encounter." I will add, in concluding this Chapter, that, when the Onnontaeronnons were on their way down to Quebec to treat of peace, the Anniebronnons, of whom we have just spoken, delegated some of their own number to enter into this same treaty, as will be related in the Chapter on the peace.

CHAPITRE IV.

DE LA PRISE & DE LA DELIURANCE DU PERE IOSEPH

L

PONCET.

ES Iroquois ayans maffacrez au mois de Iuin quelques François au Cap rouge, lieu éloigné de trois lieuës ou enuiron du fort de Quebec, furprirent au [47] mefme endroit le vingtiesme du mois d'Aouft dernier paffé le P. Iofeph Poncet, & vn François nommé Maturin Franchetot. Ce bon Pere, voyant qu'vne pauure vefue Françoise auoit du grain fur la terre, & qu'elle manquoit de bras pour le ramaffer, s'en alloit en ce quartier là, chercher quelques bonnes perfonnes, qui la vouluffent aider à faire fa petite recolte. Il venoit de parler au François que ie vies de nommer, quelques Iroquois fortans de la forest voifine, où ils eftoient cachez en embufcade, se jetterent sur eux separément, & à l'improuifte, & les entraifnerent. On a commandé au Pere à fon retour, de coucher fur le papier sa prise, & toutes fes auantures, il a obey auec repugnance, fouhaittant que fes Croix ne fuffent connuës [48] que du Roy des crucifiés: mais vne partie de fes memoires a efté dechirée par les Anglois. Nous fuiurons dans ce Chapitre ce qui eft venu entre nos mains, apres auoir rapporté deux ou trois petits mots d'vne lettre efcrite fur ce fujet.

Si toft que la nouuelle fut apportée à Quebec, que les Iroquois auoient enleué le P. Poncet, comme il eftoit aimé de tout le monde, non feulement on en

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