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hronnons, s'eftant iettée dans l'Ifle de Montreal, pour molester les François à leur ordinaire, vne braue efcouade de Hurons Chreftiens furuenant la deffus, decouurit leur piftes, & donna la chaffe à ces chaffeurs, fi [22] viuement, le propre iour de l'Affomption de la Sainte Vierge, qu'ils prierent [sc. prirent] le Capitaine de ces Courreurs, & quatre des principaux de fa fuitte, mettant le refte en deroute. Cette prife a bien feruy à la paix generalle de tous ces peuples, comme nous verrons cy-apres.

gallant company of Christian Hurons, arriving unexpectedly, discovered their trail, and gave such hot chase after these hunters, [22] on the very day of the Assumption of the Blessed Virgin, that they made prisoners the Captain of the Skirmishers and four of his principal followers, putting the rest to rout. That capture, as we shall see hereafter, contributed greatly to the general peace of all these tribes.

CHAPITRE III.

DE CE QUI S'EST PASSÉ AUX TROIS RIUIERES.

E fuiuray, quafi de mot à mot, ce qui eft couché dans quelques lettres venuës de cette Bourgade. Le Capitaine Aontarisati, dit l'vne de ces lettres, que nos Sauuages prirent l'année paffée, fut fi fort regretté de tous les cantons des Iroquois d'enbas fes compatriotes, qu'auffi toft que la [23] nouuelle de fa mort leur en fut portée, il fe fit vne ligue generale, & vne refolution, de tirer vne fanglante, & vne cruelle vengeance de cette mort. Le maffacre de Monfieur du Pleffis noftre Gouuerneur, & de quantité des principaux de noftre Bourg, n'affouuit point leur rage: les tourmens horribles, qu'ils firent fouffrir à tous leurs prisonniers, tant François que Sauuages, n'eteignirent point le feu de leur colere. Ils firent vn edit dans tous leur pays, qu'on ne donneroit plus la vie à aucun Huron pris en guerre: ce qu'ils executerent en suitte, fur quelques miferables qui tomberent entre leurs mains. Tout cela leur parut peu de chose: il falloit pour les confoler dans la perte d'vn si grand homme en leur idée, enleuer la Bourgade des [24] trois Riuieres, & mettre à feu & à fang tous les François, & tous les Sauuages qu'ils y rencontreroient.

Pour l'execution de ce deffein, vne petite armée d'Anniehronnõs vint prendre fon quartier d'Hyuer, à trois lieuës ou enuiron de noftre Bourgade, dans le fond des bois; croyant nous furprendre, lors que les

CHAPTER III.

OF WHAT OCCURRED AT THREE RIVERS.

I

SHALL follow, almost word for word, the contents of some letters that have come from this

Village. Captain Aontarisati,” says one of these letters, “ whom our Savages captured last year, was so deeply lamented by all the cantons of the lower Iroquois, his fellow-countrymen, that, as soon as the [23] news of his death reached them, a general league was formed, and a resolution taken to exact a bloody and cruel vengeance for his loss. The murder of Monsieur du Plessis, our Governor, and of many of the chief men of our Village, did not glut their rage; the horrible torments that they made all their prisoners undergo, French as well as Savage, failed to extinguish the fire of their wrath. They issued an edict throughout their whole country that no one should thenceforth spare the life of any Huron taken in war; and this order they afterward executed upon some wretched victims who fell into their hands. But all this seemed a small matter to them; in their opinion, it was necessary, in order to console them for the loss of so great a man, to take the Village of [24] three Rivers and put to fire and sword all the French and all the Savages that they might find there.

To carry out this purpose, a little army of Anniehronnons came and took up its Winter quarters at the distance of three leagues or thereabout from our

grandes neiges, & les grands froids, nous feroyent plutoft penser au repos, qu'a la guerre: mais Dieu qui ne vouloit pas, nous donner en proye à ces loups rauiffans, nous fit decouurir les pistes de leurs efpions, qui s'eftoient auancés iufques à vne lieuë proche de noftre Bourg. Cela nous mit dans la deffenfiue. On fortifia nos Bastions, & nos Courtines, on redoubla les gardes, & les fentinelles: bref on fe [25] tint fi bien à couuert, que ces Ennemis, dont nous ne fçauions pas le nombre, ne trouuans plus de chasse, aux enuirons du fort qu'ils auoient dreffé, furent contrains de fecarter, & d'aller chercher des viures, en leur pays, mais ils n'y firent pas vn bien long fejour.

Si toft que la riuiere fut libre, on ne vit de tous coftés, que de petites bandes de coureurs, qui tachoient de surprendre quelque chaffeur, ou quelque Laboureur, & ietter ceux qui les voudroient fauuer, dans leurs embufcades. Nos Sauuages fe voyans si referrés, & fi fouuent harcelés, prirent courage, aymans mieux mourir en combattans, que d'eftre furpris, comme il arriuoit par fois à quelque François, ou à quelques vns de leurs compatriotes. Ils fe refolurent d'arrester l'insolence [26] de ces Trafons, qui nous venoient brauer, quasi iusques à nos portes. Dieu leur a donné benediction; car quoy qu'ils fuffent en petit nombre, ils ont fouuent poursuiuy d'affés groffes trouppes: les contraignans de quitter leurs armes, leurs batteaux & leur bagage, pour se fauuer dans les bois.

Le neufiéme de May, vn petit canot Algonquin ayant apperceu vne embufcade, cachée à labry des Inles des trois Riuieres, s'enfuit à forces de rames, non

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