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XCIX-CI

MISCELLANEOUS DOCUMENTS, 1659-60

XCIX.-Lettre de M. François de Laval-Montmorency, Évêque de Pétrée, Vicaire Apostolique au Ca

nada, au T. R. P. Goswin Nickel, Général de la Compagnie de Jesus, a Rome; Québec, août, 1659

C.- Lettres envoiées de la Novvelle France.

Par le R. P. Hier. Lallemant; Kebec, Septembre12, Octobre 10 et 16, 1659

CI.- Journal des PP. Jésuites, és années 1659 et 1660

SOURCES: Doc. XCIX. is from Carayon's Première Mission, pp. 257-259. In republishing Doc. C., we follow a copy of the original Cramoisy, in Lenox Library. Doc. Cl. we obtain from the original MS. in the library of Laval University, Quebec.

[257] Lettre de Monseigneur François de LavalMontmorency, Évêque de Pétrée, Vicaire Apostolique au Canada, au T. R. P.

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MON

Dieu seul qui sonde les cœurs et les reins, et qui pénètre jusqu'au fond de mon âme, sait combien j'ai d'obligation à votre Compagnie, qui m'a réchauffé dans son sein lorsque j'étais enfant, qui m'a nourri de sa doctrine salutaire dans ma jeunesse, et qui depuis lors n'a cessé de m'encourager et de me fortifier. Aussi je conjure Votre Paternité de ne point voir, dans cette expression de mes sentiments de reconnaissance, le simple désir de remplir un devoir de convenance; c'est du fond de mon cœur que je vous parle. Je sens qu'il m'est impossible de rendre de dignes actions de grâces à des hommes qui m'ont appris à aimer Dieu et ont été [258] mes guides dans la voie du salut et des vertus chrétiennes.

Si tant de bienfaits reçus dans le passé m'ont attaché à votre Compagnie, de nouveaux liens viennent encore resserrer ces relations affectueuses. Il m'est donné, en effet, mon Révérend Père, de partager les travaux de vos enfants dans cette mission du Canada, dans cette vigne du Seigneur qu'ils ont arrosée de leurs sueurs et même de leur sang. Quelle joie pour

[257] Letter from Monseigneur François de LavalMontmorency, Bishop of Petræa, Vicar Apostolic in Canada, to the Very Reverend Father Goswin Nickel, General of

the Society of Jesus, at Rome.

QUEBEC, August, 1659.

Y REVEREND FATHER,

MY

God alone, who searcheth the hearts and the reins, and who penetrates to the very depths of my soul, knows how indebted I am to your Society, which warmed me in its bosom when I was a child; which nourished me with its salutary doctrine in my youth; and which, since then, has not ceased to encourage and strengthen me. Therefore I beg Your Paternity not to see, in this expression of my grateful feelings the mere desire of performing a conventional duty. I speak to you from the bottom of my heart. I feel that it is impossible suitably to express my thanks to men who have taught me to love God, and who have been [258] my guides in the path of salvation and of the Christian virtues.

If so many benefits received in the past have attached me to your Society, fresh bonds now render those affectionate relations still more binding. In fact, my Reverend Father, I am granted the grace of sharing the labors of your children in that mission of Canada, in that vineyard of the Lord which they have watered with their sweat, and even with their

mon cœur de pouvoir espérer une même mort, une même couronne! Le Seigneur sans doute ne l'accordera pas à mes mérites; mais j'ose l'attendre de sa miséricorde. Quoi qu'il en soit, mon sort est bienheureux, et le partage que m'a fait le Seigneur est bien digne d'envie. Quoi de plus beau que de se dévouer, de se dépenser tout entier pour le salut des âmes? C'est la grâce que je demande, que j'espère, que j'aime.

J'ai vu ici et j'ai admiré les travaux de vos Pères; ils ont réussi non-seulement auprès des néophytes qu'ils ont tirés de la barbarie et amenés à la connaissance du seul vrai Dieu, mais encore auprès des français auxquels par leurs exemples et la sainteté de leur vie, ils ont inspiré de tels sentiments de piété, que je ne crains pas d'affirmer en toute vérité que vos Pères sont ici la bonne odeur de Jésus-Christ, partout où ils travaillent. Ce n'est pas pour [259] vous seul que je leur rends ce témoignage, mes paroles pourraient paraître suspectes de quelque flatterie; j'ai écrit dans les mêmes termes au souverain Pontife, au Roi très-chrétien et à la Reine sa mère, aux Illustrissimes Seigneurs de la Congrégation de la Propagande, et à un grand nombre d'autres personnes. Ce n'est pas que tout le monde m'ait approuvé également; vous avez ici des envieux ou des ennemis qui s'indignent contre vous et contre moi; mais ce sont de mauvais juges qui se réjouissent du mal et n'aiment point les triomphes de la vérité. Daigne Votre Paternité nous continuer son affection; du reste, en nous l'accordant, elle n'aimera rien en moi qui ne soit à la Compagnie. Car, je le sens, il n'est rien en moi que je ne lui doive, rien

blood. What joy for my heart if I could hope for a like death, a like crown! The Lord no doubt will not grant it to my merits, but I venture to hope it from his mercy. In any case, my fate is a happy one; and the lot assigned to me by the Lord is well worthy of envy. What can be more glorious than to devote oneself and to consume oneself entirely for the salvation of souls? Such is the grace that I ask, that I hope for, and that I love.

I have seen and admired here the labors of your Fathers; they have been successful, not only with the neophytes whom they have drawn from the depths of barbarism, and have brought to the knowledge of the only true God, but also with the Frenchin whom, by their examples and the holiness of their lives, they have inspired such sentiments of piety that I have no hesitation in asserting, in all truthfulness, that your Fathers are here the good odor of Jesus Christ wherever they work. It is not to [259] you alone that I bear this testimony; my words might appear to savor somewhat of flattery. I have written in the same terms to the Sovereign Pontiff; to the most Christian King, and to the Queen his mother; to the most Illustrious Lords of the Congregation of the Propaganda; and to a great many other persons. Not that every one approves me equally, you have here envious or hostile persons, who are indignant against both you and me; but they are malicious judges, who rejoice at evil and love not the triumphs of truth. May your Paternity deign to continue your affection for us; moreover, by granting it to us, you will love nothing in me that does not belong to the Society. For, I feel it, there is nothing in me that I do not owe to it; nothing

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